15 avril 2016
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Jeudi 14 avril 2016,
Maurice va plus mal, il a souffert de la tête toute la nuit. Julien, l'infirmier passe et le panse correctement... il a retenu la leçon.
Maurice lui recommande de ne jamais le réanimer, de ne pas appeler les pompiers ou le SAMU. Il veut s'en aller au plus vite car personne ne peut plus rien faire sur son état.
Véronique R. me conduit à la boulangerie où j'avais commandé deux pains sans sel.
La journée s'étire très péniblement dominée par les maux de mon époux où il se trouve par deux fois en détresse respiratoire. Il n'en peut plus et parle d'en finir !
Vendredi 15 avril 2016,
Maurice a dormi mais toujours aussi difficilement, malmené par ses difficultés respiratoires et tous ses maux.
Céline arrive pour les soins. Elle s'inquiète vivement de la situation. Elle a peur que le ventre de Maurice s'ouvre sous la pression des œdèmes qui ne cessent de gonfler un peu plus chaque jour. Ses plaies deviennent de plus en plus vilaines... de plus, il est en détresse respiratoire chaque fois qu'il va s'allonger sur le lit. Il ne respire plus et devient violet. Il ne parvient plus à se conduire à la chambre sur ses jambes... la douleur est extrême sur ses genoux martyrisés.
Nous parlons de son état à la cuisine où je suis en train de déjeuner et Maurice voudrait avoir une arme à cette heure. Céline veut être dédouanée en cas de problème majeur. Maurice m'a fait des lettres pour le médecin mais il en fait encore une où il refuse tout acharnement thérapeutique, toute réanimation, il refuse l'arrivée des pompiers et du SAMU, il veut mourir ici à la maison.
Il ne veut plus JAMAIS se retrouver à l'hôpital où les chirurgiens seront encore capables de lui faire une nouvelle double trépanation à vif sans nous demander notre AUTORISATION !
Où est l' HUMANITÉ dans ce monde où l'on est capable de faire vivre à une personne âgée handicapée, atteinte de multi-pathologies gravissimes, tremblant de tous ses membres une telle opération ? À qui l'on attache la tête et à qui l'on met un bandeau dans la bouche pour ne pas hurler et à qui on perce la tête en y faisant deux trous avec une perceuse pendant une heure et demie ! ! ! Et à qui l'on veut remettre ça dix jours plus tard, ce qu'il a refusé obstinément !
Je ne pardonne pas et ne pardonnerai jamais que les médecins se permettent d'utiliser de telles méthodes !
Je vous le demande où est l' HUMANITÉ ?
Faut-il aller voir notre vétérinaire pour obtenir des soins totalement dignes et humains ? ? ?
Maintenant nous en sommes arrivés à sa fin de vie... où il doit encore endurer un véritable supplice, des jours et des jours d'agonie infâme !
Est-ce digne, est-ce humain ? Pourquoi n'avons-nous pas le choix de décider de notre propre mort et de finir dans la dignité ?
N'a-t-il pas eu son compte de souffrance en trente six ans de charcuterie en tous genres ? Opéré pendant plus de trente ans à raison de deux à trois greffes osseuses (30 opérations) dans ses genoux pour finir par une prothèse totale du genou gauche sur des os en lamellés collés, et là-dessus après un mois de crises cardiaques subir un AVC quatre mois plus tard qui lui laissera un caillot gros comme deux pouces !
Et du même coup fini la pose d'une prothèse totale au genou droit.
Auparavant sur les interventions chirurgicales il a subi deux embolies pulmonaires et il a fait un infarctus sur la nouvelle de la perte de son procès pour son accident de ski... il aura été opéré au total soixante fois ! ! !
Depuis toutes ces dures années, la suite a été pire encore... où je raconte notre descente aux enfers dans 'Docteurs, vous m'avez tué !' livre que je recommande au monde médical, spécialistes, médecins, infirmiers, soignants et accompagnants en fin de vie.
À présent, Maurice passe son temps dans son fauteuil-lit devant la télévision où le plus souvent il somnole, et bien content s'il parvient à s'endormir... les folles douleurs de la tête reprennent chaque soir à seize heures... il faudra encore augmenter la morphine où nous entrons dans les doses mortelles.
Et je dois une fois de plus tenir la barre au milieu de la pire des tempêtes.
Il fait bien triste aujourd'hui...
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
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PLUS FORT SOUFFLE LE VENT
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